Je vous avais promi un article sur mon dernier voyage de pêche en Europe de l'Est, le voici !
Comme à notre habitude, nous sommes partis Jérome et moi à la rencontre de rivières étrangères et à la recherche d'une pêche plus sauvage que ce que nous pouvons rencontrer couramment en France. Pour l'occasion, nous sommes retournés dans un secteur que nous connaissons bien puisque ce sera pour moi la 5eme fois que j'y ferai dériver mes mouches (pour Jérome, on ne compte plus!) Objectif : ombres en sèche !
Le destination n'est pas si lointaine et après une journée de voyage, nous arrivons de nuit sur le pont des miracles, celui là même qui nous donnera une première indication sur l'état de la rivière et donc sur notre séjour. La chance est avec nous, le débit est convenable ce qui laisse présager que quelques dizaines de kilomètres en aval, sur notre parcours de pêche, il en sera de même.
A ceci près que dans un tel pays, la bierre n'est jamais seule à couler sans retenue et que la pluie, dense et soutenue, n'a cessé d'arroser les paysages noctures. Le réveil est difficile car d'un simple coup d'oeil par la fenêtre il est impossible de rater l'humidité du spectacle. Il a beaucoup plu et il y a de fortes chances que la rivière soit montée.
Inquiets, nous partons tout de même en direction des méandres de la rivière. Il faut environ une heure de marche entre le parking, dernier endroit autorisé à la circulation des motorisés, et la rivière qui méandre dans la plaine de touradons. Une heure de marche, puis le desespoir. Elle est haute et brune :
La rivière en crue, brune et chariant de nombreux débris.
Il faut trouver une solution de repli, de toute manière la rivière ne se laissera pas approcher aujourd'hui.
Retour à la voiture une heure après, nous décidons de visiter les villes environnantes. C'est la meilleure chose à faire en ces cas là.
Le lendemain matin, alors que notre sommeil a une nouvelle fois été entâché par les fortes pluies nocturnes, il faut bien se rendre à l'évidence. La rivière ne se laisse pas faire cette année.
Nous dédions donc la matinée à d'autres pêches et on se propose de découvrir la population de carnassiers du lac situé à proximité. Le vent souffle fort et la température est basse, mais les touches arrivent rapidement :
Une première perche du lac
La pêche s'active et d'autres poissons goutent à nos leurres
Jérome et son premier aspe au leurre !
On cherche alors un spot plus soumis au vent pour tenter de trouver les sandres.
C'est chose faite !
On rentre quelques poissons sympas, la journée est sauvée !
Le mercredi matin, nous retournons sur le lac pour tenter de revisiter les spots de la veille, mais les conditions ont changé. Le vent souffle vraiment fort, il neige en raffales et la température est inférieure à 2°C. Les poissons ont bougés ou sont restés amorphes, tant pis.
Jérome dans la tempête
Vers midi, on retourne à la rivière pour vérifier son état.Le niveau a bien baissé mais reste très haut pour la pêche. L'éclosion est minuscule et très courte, aussi bien que nous ne verrons que quelques rares gobages sur les lisses.
Autant dire qu'il ne faut pas foirer les quelques poissons qui gobent !
Un ombre lumineux
Nous prendrons 3/4 poissons chacun, mais vraiment rien d'exceptionnel.
Renforcés par le constat de la veille (rivière qui baisse), nous dédions la journée de jeudi à une pêche en rivière. Le matin, nous choisissons un parcours situé en aval pour traquer les brochets à la mouche.
Le niveau est enfin convenable et nous pouvons trouver les spots adaptés.
Tu vas y arriver !
Nous peignons chaque remous, les bras morts, les calmes. Ce n'est pas la journée, les poissons restent inactifs.
Changement de stratégie, et retour à la voiture (1H de marche), puis changement de spot (à nouveau une heure de marche, quelques kilomètres plus en amont). Nous arrivons vers 13H sur la zone souhaitée. Les poissons gobent déja ! Il y a quelques mouches à la surface et certains poissons s'en délectent. Dispersion et pêche !
Ce ne sera pas la folie quand même, mais nous prendrons une bonne dizaine d'ombres, dont quelques beaux poissons !
Le paysage est toujours époustouflant, surtout sous cette trame hivernale.
Aucun village, aucune route à moins d'une heure de marche, la nature seule.
Les tourbières, mares et bras morts s'entrelacent dans le paysage herbacé, on ne sent plus la trace de l'Homme.
Retour à la voiture vers 14H, tout est fini.
Cette journée nous laissera un gout d'amélioration et surtout, la volonté de revenir plus tôt le lendemain... avons nous raté une éclosion de fin de matinée?
Le vendredi matin, nous sommes gonflés à bloc pour en découdre avec les ombres. Si un jour doit être bon, ce sera celui là. Le matin, nous tentons tout de même une petite sortie sur le lac. Le vent est complètement tombé et le paysage semble beaucoup plus paisible.
Les couleurs matinales sont exceptionnelles
La pêche mettra une bonne heure à démarrer réellement, mais ca paye !
Vers 10H du matin, nous remballons le matos pour retourner sur la rivière. Nous retrouvons nos méandres préférés vers 11H30. Déja des gobages, ça commence bien ! L'éclosion démarre déja, preuve que la veille nous étions peut être en retard. Dispersion et pêche !
Avant la pêche, quelques photos pour vous plonger dans l'ambiance
Les poissons sont vraiment actifs et la pêche se passe en surface. La mouche du jour sera un petit CDC gris sur H16, mais Jérome réussira parfaitement bien avec un CDC olive/vert.
On prendra chacun une bonne quinzaine de poissons, dans des conditions exceptionnellement plaisantes (gobages à ras de la berge, dans les retournes, etc..)
Le samedi sera tout aussi agréable, mais avec une éclosion décalée vers la fin d'après midi, entre 15H et 16H30 (juste avant la nuit).
Malgré un début de semaine difficile, nous étions seuls au milieu de rien, avec la nature qui nous a tout donné. Seule la persévérance a pu payer. Ces paysages magnifiques et les gobages bruyants, seuls à pouvoir perturber la paisibilité des lieux, résonnent encore dans me tête en me promettant d'agréables moments de pêche pour les années à venir. Pour moi, l'année 2012 finira bien.